« La Faute à Rousseau », une série sur la philo à mater avec ses ados - 20 Minutes
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Qu’est-ce que la liberté ? Vous avez deux heures ! Ou plutôt les 8 x 52 minutes que compte la première saison de La Faute à Rousseau, lancée ce mercredi à 21h05, sur France 2. « On se posait la question éditorialement de comment renouer avec l’éducation, territoire que l’on avait abandonné, mais qui était le terrain de prédilection de France Télévisions pendant longtemps », raconte Anne Holmes, directrice de la fiction du groupe public, que 20 Minutes a rencontré lors d’une conférence virtuelle. Après L’Instit et Madame le proviseur, France 2 retrouve l’éducation en suivant les cours de Benjamin Rousseau (Charlie Dupont) le bien nommé nouveau prof de philo du lycée La Fontaine. Et si la philosophie était l’antidote contre tous les problèmes de l’adolescence ?
La Faute à Rousseau est l’adaptation de la série catalane, Merli, qui a « fait un carton en Espagne », indique le producteur Sébastien Pavard. « En Espagne, les cours de philo démarrent en seconde. Merli suit les élèves de la seconde à la terminale sur trois ans. En France, on étudie la philo en terminale, cela nous permettait d’avoir une classe différente par saison », détaille-t-il. De la série originale, il n’a conservé que la « bible », c’est-à-dire le pitch et les caractéristiques principales des personnages.
Un prof qui fait « avancer dans la vie »
« On a gardé l’origine de Merli, c’est-à-dire un prof de philo qui a raté une partie de sa vie et revient pour s’occuper de son fils, parce que sa mère est partie à l’étranger, et va habiter chez sa mère », résume-t-il. Benjamin Rousseau débarque ainsi le jour de la rentrée au lycée La Fontaine et découvre que son fils Théo (Louis Duneton), qu’il n’a pas vu depuis des années, fait partie des élèves. Benjamin et Théo vont devoir cohabiter au lycée et dans la maison d’Eva (Anny Duperey), la mère et grand-mère des deux hommes.
En classe, Benjamin Rousseau est un prof brillant, même s’il est atypique, incontrôlable et iconoclaste, qui réussit à transmettre sa passion pour Kant ou Spinoza. « Il a la particularité, non pas de donner des bonnes notes, mais de faire avancer dans la vie, de faire grandir, de faire éclore, et de faire qu’un ado se transforme en adulte », souligne Sébastien Pavard. « Il y a évidemment l’ombre tutélaire, sublime et magnifique de Robin Williams dans Le Cercle des poètes disparus », se réjouit Charlie Dupont. Sa méthode pour enseigner : il explique les concepts philosophiques tels que « la liberté », « l’amour » ou encore « le devoir » en s’appuyant sur les histoires personnelles de ses élèves et sur sa propre expérience.
Des épisodes « structurés comme une dissert de philo »
Chacun des huit épisodes se concentre sur la problématique d’un élève de la classe lié à un thème de philosophie. Chaque titre d’épisode se compose du prénom du jeune et du thème philosophique abordé : Paul et la liberté, Anaïs et l’amour, Gabriel et le Désir ou encore Margaux et la Vérité. « Les épisodes sont un peu structurés comme une dissert de philo. Mais on ne voulait pas trop théoriser non plus, mais rester sur des histoires humaines », annonce la productrice Lou Gauthier. « La philo peut faire peur, l’idée est de la vulgariser et de la mettre à hauteur d’hommes et d’ados », renchérit Sébastien Pavard.
Un divertissement qui « fait réfléchir sur la vie »
L’ironie ? Côté privé, Benjamin Rousseau est complètement immature. « C’est un personnage particulièrement perspicace sur le monde, les autres et ses élèves mais complètement à côté de la plaque sur lui-même. Cela fait un paradoxe formidable à jouer », félicite Charlie Dupont. Au lycée, il va rapidement avoir un coup de cœur pour Stéphanie Garnier (Samira Lachhab), sa collègue qui enseigne l’anglais. « Il la mène un peu en bateau parce qu’il se cherche sentimentalement », explique Samira Lachhab.
« La philosophie donne un plus fantastique à cette série. Qu’on ait 15 ans, 45 ans ou 85 ans, elle fait réfléchir sur la vie, nos choix, notre présent, notre passé et notre futur », commente Sébastien Pavard. Si les problématiques sont traitées à hauteur d’adolescent « tout nous parle, en tant qu’adultes, parce qu’on a vécu ces situations-là ou que nos enfants sont dans ces situations. Cela fait écho pour chacun et chacune à nos trajectoires de vie personnelles, professionnelles et familiales », analyse Sébastien Pavard.
Une grand-mère qui « a tout vu, tout vécu »
Entre Théo, l’ado qui a besoin de se confronter à la figure du père et Benjamin, le père éternel ado, la grand-mère Eva est sans nul doute la plus philosophe de la famille Rousseau. « J’ai tout de suite aimé le personnage. Généralement, on fait des mères chiantes. Eva a une vérité, elle bouscule à cause de son vécu. Elle a tout vu, tout vécu », estime Anny Duperey.
Cet esprit libre a des répliques aussi irrésistibles que celles de Lady Violet Crawley dans Downton Abbey. « J’étais contente d’avoir quelques phrases à la Audiard. J’ai une réplique qui peut devenir culte, c’est rare de pouvoir dire à son petit-fils, "conseil d’ami, un homme tant qu’on ne l’a pas porté sur soi, on ne sait pas ce qu’il vaut" », rit Anny Duperey. La voix de la sagesse ?
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