Les services des sports dans le brouillard - Acteurs du sport - Acteurs du Sport
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Les critères sanitaires permettant une réouverture totale des équipements sportifs n’ont pas été atteints en décembre 2020, et les directeurs des sports des collectivités territoriales ne sont pas non plus très optimistes en ce début d’année 2021. Mais la mise en œuvre de la vaccination de masse laisse enfin entrevoir un retour prochain à la normale.
Alors que depuis le mois de mars, les responsables des services des sports territoriaux s’échinent à gérer au mieux la crise sanitaire afin de maintenir la pratique des activités physiques et sportives, et avec un certain bon sens, en créant régulièrement des actions innovantes, au gré des décisions gouvernementales, les propos de la ministre déléguée aux Sports tenus le 3 décembre, lors d’un webinaire, ont semblé maladroits.
Roxana Maracineanu s’est en effet exprimée ainsi lors de cette visioconférence organisée par Asporta (Association sport et agglomérations) : « C’est le rôle d’une organisation comme la vôtre de faire partir l’information assez à l’avance pour qu’on ne se retrouve pas, comme ça a été le cas dans certaines mairies » où « les directeurs des sports attendaient la sortie de la publication du décret, ne serait-ce que pour informer positivement les associations… Voilà, si jamais le message est passé que ça va rouvrir, et que vous avez de notre part le message qu’on a un arbitrage positif, vous pouvez déjà informer les associations, parce que sinon il y a un temps de latence important, et finalement les associations ne peuvent se mettre en route que trois jours après, parce qu’elles-mêmes n’ont pas informé leurs adhérents ».
Les réactions n’ont pas tardé. « C’est l’hôpital qui se moque de la charité », commente un directeur des sports exprimant le ressenti de nombre de ses homologues, « bientôt, les directions des sports des communes et EPCI seront responsables des consignes floues et contradictoires du ministère ».
On a observé en effet en cette fin d’année 2020 des contradictions dans les annonces sur les conditions d’accès aux équipements sportifs, entre le Premier ministre et les communications du ministère des Sports, mais également dans les textes réglementaires. Ainsi la dernière modification de l’année relative au sport, par un décret du 19 décembre 2020 (1), a remis en cause l’autorisation d’ouvrir les vestiaires collectifs aux mineurs encadrés pourtant annoncée quelques jours plus tôt, par le décret du 14 décembre 2020 (2). « Une belle anticipation ministérielle qui tranche avec l’attentisme des directeurs des sports ! » a-t-on ironisé dans les services des sports.
Le 7 janvier 2021, le Premier ministre a annoncé que les équipements sportifs les equipements sportifs ne pouvaient rouvrir, sous entendu, dans des conditions normales.
Un début d’année 2021 peu enthousiasmant
Dans ce contexte morne, comment reprocher à certains de conserver leur sens de l’humour, assez salvateur pour le maintien du moral des troupes. Ainsi Mathieu Abbate, directeur des sports de Dijon (Côte-d’Or), a une nouvelle fois fait mouche avec un sens aigu de la dérision : « Pour 2021, je vous propose de positiver et d’imaginer une année où le sport pourra retrouver toute sa place et faire que la distanciation sociale puisse être remplacée par les valeurs de cohésion sociale portées par nos activités :
- une vaccination lente mais efficace et un printemps favorable au ralentissement de l’épidémie qui permettent d’élargir les possibilités sportives ;
- un été olympique qui recentre le sport au cœur des préoccupations et qui valide l’activité physique comme principale réponse aux besoins de la population privée d’activités et d’interactions depuis trop longtemps ;
- une rentrée exceptionnelle avec un afflux important d’adhérents dans nos clubs, grâce aux résultats de nos sportifs à Tokyo et à la prise de conscience collective de l’importance du sport ;
- un hiver sous le signe des investissements avec de nombreux projets d’équipements lancés suite aux différents plans de relance et la mise en route des projets de mandat ».
Marco Sentein, président de l’Andiiss (Association nationale des directeurs et intervenants d’installations et des services des sports) et directeur des sports de Muret (Haute-Garonne) est toutefois moins optimiste : « Pour le sport amateur, année blanche selon moi. Pas d’autre chemin, je suis réaliste. Cela serait dangereux de faire reprendre le sport amateur et enchaîner quinze ou vingt matches d’affilée. Ce sera à tous les acteurs de faire en sorte de repartir enfin sur une vraie saison sportive en septembre prochain ».
René Pintureau, directeur des équipements sportifs de la ville et de la communauté urbaine de Poitiers (Vienne), n’est pas non plus rassuré par l’état du mouvement sportif. « Grand Poitiers communauté urbaine a questionné les clubs locaux (300 associations sportives sollicitées – clubs subventionnés par la ville de Poitiers et Grand Poitiers, clubs utilisateurs des équipements communautaires, 125 réponses reçues) entre le 26 novembre et le 22 décembre 2020. Les retours sont révélateurs de leurs difficultés. La majorité des associations perdent des pratiquants. Parmi les clubs qui perdent des pratiquants, plus de la moitié perdent plus de 20 % de leurs adhérents. Un tiers des clubs ont été contraints d’ajuster leurs tarifs. Près de 50 % des clubs ont mis en place des modalités particulières de paiement en raison de la pandémie. Parmi ces clubs, 50 % ont opté pour un paiement échelonné.
Les principales inquiétudes des dirigeants portent sur les équipements, les ressources financières et la désertion des pratiquants. La réouverture rapide et durable des lieux de pratique est le levier unanimement plébiscité pour favoriser la relance des activités. »
Inquiétude pour l’avenir des clubs professionnels
Anne Cagna, directrice des sports de la ville de Dunkerque (Nord), apporte un témoignage un peu différent de celui de René Pintureau. « Hormis le nombre de licenciés, les associations ne nous ont pas fait part de difficultés particulières mais sont inquiètes sur le renouvellement des licences en 2021-2022. Les subventions 2020 ont été maintenues à l’identique et pour 2021 ce sera reconduit. »
« La problématique se pose selon moi davantage pour le sport professionnel avec l’absence de public et de visibilité pour les partenaires. Le club de football de Dunkerque en Ligue 2 a par exemple mis en place une action originale pour maintenir le lien avec les partenaires. À l’occasion de certains matchs, il leur offre un panier VIP composé de la prestation habituelle en loge et du code permettant de suivre le match sur la chaîne Téléfoot ! Mais combien de temps les partenaires pourront-ils s’en contenter ? »
Les questions managériales demeurent au premier plan des préoccupations. « Nous favorisons toujours pour les administratifs le télétravail mais ça devient compliqué et pour la plupart nous avons repris en présentiel. Les équipes de terrain sont mobilisées (agents d’entretien, éducateurs). Pour les agents des piscines, c’est plus compliqué encore puisque nos équipements aquatiques fonctionnent uniquement pour les publics prioritaires et que le contexte ne nous laisse guère espérer une réouverture rapide au grand public. Sur les temps de ‘‘chômage technique’’, nous incitons les maîtres-nageurs sauveteurs à travailler sur la mise en œuvre de nouvelles activités, sur les moyens à mettre en œuvre pour attirer de nouveaux publics, fidéliser », explique Anne Cagna.
Recherche de solutions pour l’avenir
Enfin, il faut déjà s’organiser pour relancer l’activité, en espérant que la crise finira par disparaître, ou au moins, par diminuer en intensité. « S’agissant des événements sportifs, nous avons prévu une programmation pour 2021 et travaillons avec les clubs sur l’organisation, mais avec beaucoup d’incertitudes, ce qui plombe un peu le moral de tout le monde. On étudie également le projet de nouvelles assises du sport pour mettre autour de la table tous les acteurs du sport (associations, établissements scolaires, centres sociaux…) et construire le sport d’après. Nous réfléchissons à la création de dispositifs spécifiques qui pourraient permettre de récupérer les licenciés perdus lors de la pandémie, en renforçant nos interventions dans les quartiers politiques de la ville par exemple. Nous prévoyons également de prendre en charge de nouvelles pathologies au sein du dispositif sport sur ordonnance pour répondre aux effets de la crise sur la santé (dépression, problèmes psychologiques). Nos éducateurs seront prochainement en formation avec l’Institut de la recherche, du bien-être, de la médecine et du sport santé. »
Une anticipation que saura certainement apprécier la ministre déléguée aux Sports.
(1) Décret n° 2020-1624 du 19 décembre 2020.
(2) Décret n° 2020-1582 du 14 décembre 2020.
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